TRADITIONS Le dolmen dit "La Pierre du Diable" à Jambes-lez-Namur




LA PIERRE DU DIABLE

UN DOLMEN A JAMBES-LEZ-NAMUR


Henri Schuermans


Extrait du Bulletin des Commissions royales d'Art et d'Archéologie


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Avant-propos, recueilli sur le site web Namur.be

La rue de la Pierre du Diable, à Velaine (lieu-dit de la section de Jambes), rappelle l'existence d'un mégalithe qui se trouvait en réalité dans les dépendances d'une maison au n° 404 de la rue de Dave. Aménagé en cave à vin vers 1800, il fut assez stupidement détruit en 1820 pour en récupérer les matériaux. On en a heureusement gardé des descriptions contemporaines et un croquis qui a servi à la confection de la gravure qui illustre cet article. Il s'agissait d'un dolmen constitué d'une dalle de pierre aux dimensions impressionnantes (environ 2,80m de longueur sur plus d'1m de largeur et 50 cm d'épaisseur) posée sur deux supports verticaux. Il est mentionné comme repère topographique dans un testament dès 1273 ce qui en fait le premier monument mégalithique de nos régions attesté par des écrits. Le mystère qui entourait ses origines et sa fonction primitive lui a valu au cours des temps des dénominations aussi diverses que pittoresques : à la fin du 15ème siècle, on en parle comme de la "Pierre Brunehaut" du nom de cette reine mérovingienne à laquelle on attribua quasi systématiquement au Moyen Age les monuments anciens aux origines inexpliquées. Au 18ème siècle, il devient la "Pierre du Diable", et au 19ème, certains y voient un autel ayant servi à des sacrifices druidiques. Il a bien sûr été un support privilégié pour les inévitables légendes liées au dieu Nam et à la "Gatte d'or".

Au fait, il s'agissait vraisemblablement d'une chambre sépulcrale enterrée sous un tertre.  Sa destruction précoce, effectuée sans beaucoup d'observations, n'a pas permis de vérifier cette fonction funéraire. Mais curieusement, le site a, beaucoup plus tard, servi de champ de repos à une maigre population gallo-romaine dont quelques tombes furent retrouvées à la fin du 19ème siècle. Persistance d'un caractère sacré par-delà les siècles ? La présence d'une chapelle au début du 19ème siècle encore, comme on le voit sur la gravure, pourrait en tout cas le laisser croire.

Selon les préhistoriens, le dolmen de Jambes appartiendrait à un groupe plutôt nordique (centré sur l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas) de monuments similaires, produits par une culture qui florissait dans la seconde moitié du troisième millénaire avant notre ère. Il en serait même l'exemplaire le plus méridional actuellement connu.

Jean-Louis Antoine

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LA PIERRE DU DIABLE


Henri Schuermans

































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