Freya
Illustration pour un opéra de Richard Wagner
par Arthur Rackham
FREYA (VROUW VREKE) A YPRES ET AUTRES LIEUX DE BELGIQUE
Freya est sans conteste la déesse la plus importante de la
mythologie nordique. Fille de Njörd et sœur de Freyr, membre de la famille des
dieux Vanes, elle est la déesse de l’Amour et de la Fertilité, mais aussi de la Liberté. Sa beauté est
sans égale, et ses soupirants sont nombreux. Elle peut être comparée à la Vénus
de la mythologie romaine ou à l’Aphrodite de la mythologie grecque, mais s’en
distingue cependant par un aspect « guerrier » qu’ignorent les deux
déesses méditerranéennes. Mais Freya ne pratique pas l’art de la guerre : elle est la protectrice des guerriers – rôle
qu’elle partage avec Odin -, mais des guerriers qui combattent pour protéger
leurs familles et leurs biens.
Elle voyage sur un char tiré par deux chats géants. Ses
attributs symboliques sont un collier magique fait d’or et d’ambre, le collier
des Brisingar, qui la rend irrésistible, ainsi qu’un manteau de plumes de
faucon qui lui permet de se changer en oiseau.
Son nom signifie « dame », fru en scandinave, frau
en allemand, vrouw en néerlandais. Ce nom est également associé - étymologiquement parlant - à la liberté : free (libre) en anglais, frei (libre) en allemand, vrij (libre) en néerlandais, fri (libre) en suédois, etc. En néerlandais encore, vrijen signifie faire l'amour.
En Belgique, où le culte des dieux nordiques se perpétua
jusqu’au VIIIème siècle de notre ère, Freya était honorée en divers lieux, et
notamment à Ypres (Ieper), en province de Flandre-occidentale.
A Ypres, lorsque le Christianisme parvint à supplanter le
paganisme nordique, les autorités religieuses instituèrent une fête annuelle
rappelant le renoncement des habitants du lieu au culte de Freya. Ce
« renoncement » consistait à jeter des chats, vivants, du haut d’une
tour. Cette fête s’est perpétuée jusqu’à nos jours, après interruption d’une
centaine d’années. Sous le nom de « Kattenstoet », ou « Cortège
des Chats », elle a lieu le 10 mai. Il est utile de préciser que les chats
jetés du sommet du beffroi d’Ypres sont désormais en peluche, et peut-être
aussi que le « renoncement » à Freya n’est plus vraiment à l’ordre du
jour…
A travers diverses légendes, Freya a survécu en Flandre sous
le nom de Vrouw Vreke, mi-déesse, mi-sorcière, dont les serviteurs malicieux
sont les Kabouters, petites créatures comparables aux nains ou aux lutins.
Dans la légende allemande de Tannhäuser, Freya est nommée Fru Frene ou Fru Freke (*). Dans sa version flamande, Tannhäuser devient Danhuyser, et Freya devient Vrouw Vreke. Tannhäuser succombe aux charmes de Fru Frene et s’installe dans la demeure de la déesse, le Venusberg. En Flandre, Danhuyser succombe aux charmes de Vrouw Vreke et s’installe au Kabouterberg, selon un poème rédigé en 1357 par Margareta van Limburg.
Moulin du Kabouterberg à Gelrode
Dans la légende allemande de Tannhäuser, Freya est nommée Fru Frene ou Fru Freke (*). Dans sa version flamande, Tannhäuser devient Danhuyser, et Freya devient Vrouw Vreke. Tannhäuser succombe aux charmes de Fru Frene et s’installe dans la demeure de la déesse, le Venusberg. En Flandre, Danhuyser succombe aux charmes de Vrouw Vreke et s’installe au Kabouterberg, selon un poème rédigé en 1357 par Margareta van Limburg.
(*) Dans l’aire
nordique, Freya est également connue sous les noms de Frau Holle, ou Perchta,
ou Berchta, ou encore Holda.
Dans nos régions flamandes, Freya, ou plus précisément Vreke, fut assimilée à la sainte Véronique chrétienne, sous le nom de Sinte Vreke.
Dans son ouvrage « De la religion du Nord de la France avant le Christianisme », Louis De Baecker nous livre des informations complémentaires au sujet du culte de Freya en Belgique. Notamment dans l’extrait suivant…
Dans son ouvrage « De la religion du Nord de la France avant le Christianisme », Louis De Baecker nous livre des informations complémentaires au sujet du culte de Freya en Belgique. Notamment dans l’extrait suivant…
Leif Aegir Thorsson
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