LES ARMOIRIES TEMPLIERES
DE QUELQUES COMMUNES DE FLANDRE
DE QUELQUES COMMUNES DE FLANDRE
(Comté de Flandre)
La commanderie
templière de Slijpe (Slype selon l'ancienne orthographe), près de Middelkerke,
en Flandre occidentale, "jumelée" avec la commanderie de Leffinge,
était en importance la deuxième commanderie de Flandre, après celle d'Ypres.
(Les ruines - et
fouilles archéologiques actuelles - de la commanderie de Slijpe, ou
Groot-Tempelhof, se trouvent au croisement de l'autoroute E40 et de la
Tempelhofstraat, à 51°08'21" Nord et 2°50'35" Est)
Le souvenir des
Templiers dans cette région reste vivace, malgré le sort tragique de leur Ordre
et l'anathème pontifical lancé contre celui-ci.
C’est ainsi que les
armoiries des communes suivantes de la région de Slijpe sont toujours frappés
d'une croix templière :
Bredene (Breedene)
De Haan (Le Coq)
De Haan (Le Coq)
Drapeau officiel de la commune
Klemskerke (Clemskerke)
Middelkerke
Nieuwmunster
Vlissegem (Vlisseghem)
On comprend mieux
cet attachement lointain aux Templiers quand l'on sait que ceux-ci, sous le commandement
de Guillaume de Bonem (parfois orthographié Boonem, ou Boinem, ou Bornem) et de son frère Baudouin, appuyèrent les milices communales flamandes, le 11 juillet 1302, lors de la célèbre Bataille des Eperons d'Or (dite aussi Bataille de
Courtrai, ou encore Guldensporenslag en flamand, qui se déroula dans la plaine de Groeninghe, aux abords de la Lys, près de Courtrai). Les Flamands, en butte aux menées hostiles du roi de France Philippe
le Bel, prirent les armes et affrontèrent l'une des plus puissantes armées de
l'Europe du temps. Avec l'aide de troupes alliées venues du Brabant, du
Namurois et du pays de Liège (l'une des toutes premières coalitions
"belges", pourrait-on dire), quelques contingents anglais même, sans oublier surtout l'héroïque Willem van Saeftinghe de l'abbaye de Ter Doest à Lissewege, ainsi
qu'avec l'appui non négligeable des Templiers de Slype et d'Ypres entre autres,
les milices flamandes défirent en quelques heures la fine fleur de la
chevalerie française.
Aux cris de "Flandre au Lion" couvrant les "Montjoie saint Denis" de l'adversaire, vingt mille Flamands et leurs alliés anéantissent dans la Bloed Meersch (la Prairie Sanglante) l'armée de cinquante mille hommes du roi de France, chevaliers français, archers et sergents d'armes provençaux, navarrais, espagnols, lombards et français.
Aux cris de "Flandre au Lion" couvrant les "Montjoie saint Denis" de l'adversaire, vingt mille Flamands et leurs alliés anéantissent dans la Bloed Meersch (la Prairie Sanglante) l'armée de cinquante mille hommes du roi de France, chevaliers français, archers et sergents d'armes provençaux, navarrais, espagnols, lombards et français.
Cet extrait d’un
article de A. Perreau intitulé « Recherches sur les Templiers
belges », paru dans les « Annales de l'Académie d'Archéologie de Belgique »
(1852, tome onzième), nous donne un aperçu de l’importance de cette implication
templière :
Les Templiers en Belgique se rendirent dignes du reste de l'intérêt que leur témoignèrent les souverains de ce pays par le concours actif qu'ils prêtèrent en toutes circonstances à la défense de la patrie. C'est surtout lors de la guerre acharnée que le roi de France, Philippe-le-Bel, fit aux Flamands dans les premières années du XIVe siècle, que leur patriotisme parut au grand jour. Les historiens de la Flandre n'ont pas oublié de signaler dans leurs écrits la brillante conduite du Templier Guillaume de Bornem, dont la coopération fut si utile aux princes flamands et à Guillaume de Juliers pour organiser l'armée flamande et chasser de la Flandre les troupes françaises qui jusqu'alors n'avaient rencontré aucune résistance sérieuse.
La Bataille des
Eperons d'Or est devenue pour les Flamands - et l'est restée jusqu'à nos jours
- l'un des symboles forts de leurs
libertés et de leur indépendance. Le 11 juillet, jour anniversaire de la Bataille des Eperons d'Or, est devenu, depuis 1973, le jour de la fête de la communauté flamande en Belgique.
Il y a là aussi,
pour l'époque, un fait politique majeur, souvent passé sous silence pour des
raisons variées et très discutables :
en 1302, des Templiers s'opposent par les armes au roi de France... Philippe le Bel demandera à cette occasion aide aux Templiers français, mais ceux-ci refusent, arguant qu'il ne leur était pas imaginable de se battre contre leurs frères de Flandre. Cela
pèsera lourd sur leur destin : en 1307, Philippe le Bel réussira à anéantir
l'Ordre, dans les circonstances que l'on sait.
On trouvera plus
d'informations à ce sujet dans les articles de ce blog intitulés "Les Templiers en
Belgique" (section TEMPLIERS) et "Guillaume de Saeftinghe et la
Bataille des Eperons d'Or" (section MYTHES ET SYMBOLES).
Charles
Saint-André
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Voir aussi...
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On trouvera également d'autres informations sur les armoiries templières de ces communes de Flandre dans la "Notice sur la carte géographique et héraldique du Franc de Bruges", carte dessinée par Pierre Pourbus (1524-1584). Cette notice, rédigée en 1847 par Monsieur le Chevalier Marchal, a été éditée à Bruges en 1852. Dans l'extrait qui suit de cet ouvrage, se référer aux communes concernées en tenant compte des anciennes orthographes, telles qu'indiquées sous chaque blason.